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« Selon Adam, Bourdieu, Ducrot, Ghiglione, Kerbrat-Orecchioni, un discours ne se contente pas de décrire un réel qui lui préexiste mais construit la représentation du réel que le locuteur souhaite faire partager par son allocutaire. Il en résulte que pour la plupart des spécialistes du langage, énoncer un discours, c’est vouloir agir sur autrui. Le discours a ainsi un objectif performatif : c’est un acte volontariste d’influence. La plupart des discours, notamment politiques, publicitaires et managériaux, sont alors considérés comme appartenant à la classe des énoncés argumentatifs, dont la finalité réside dans la recherche d’adhésion du destinataire ». (Seignour, 2011) L‟analyse du discours s‟intéresse aux formes et aux modalités d‟expression des messages médiatiques, politiques, publics, organisationnels… en rapport avec des cadres sociaux (le contexte historique, le média, le parti politique, le gouvernement, l‟entreprise…). Il s‟agit d‟une démarche fondée sur la linguistique mais qui insiste sur le lien entre le discours et le social, entre le verbal et l‟institutionnel, entre les mots, les figures, les arguments et ceux qui les énoncent et les interprètent. Par la nature de cette articulation entre les sciences du langage et les autres sciences humaines (histoire, science politique, sociologie…), l‟analyse du discours se différencie d‟autres disciplines du discours, comme les théories de l‟argumentation, la grammaire des textes ou encore les études conversationnelles. Ces dernières ont en commun avec elle de travailler sur l‟au-delà de la phrase et sur des énoncés attestés, mais leurs intérêts ne sont pas les mêmes. Les spécialistes de l‟argumentation s‟intéressent à la nature des arguments et à leurs enchaînements, les conversationnalistes étudient les règles des échanges verbaux, et les spécialistes de la grammaire des textes travaillent sur les phénomènes de cohérence et de cohésion textuelles. |
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