Résumé:
Les caractéristiques de l’activité sexuelle du bélier et de la brebis de la race Ouled
Djellal ont été abordées dans le cadre d’une série d’études afin d’apporter des données
précises sur la reproduction des races locales en Algérie.
Les variations de la testostéronémie, du diamètre antéro postérieur testiculaire, et les
caractéristiques quantitatives du sperme ont été étudiées sur 10 béliers de la race Ouled
Djellal élevés dans la région de Chlef (Latitude 36°N). Les prélèvements sanguins, la mesure
du diamètre testiculaire et la collecte du sperme ont été réalisés une fois par semaine pendant
une année. Les résultats des 03 paramètres sont rassemblés mensuellement et analysés. La
testostéronémie moyenne mensuelle est importante toute l’année (3,20 ng/ml), augmente au
printemps, est maximum en début d’été (4,30±0,50 ng/ml) et devient faible en automne et
hiver pour atteindre une valeur moyenne de 2,14±0,37 ng/ml. Le diamètre testiculaire, le
volume de l’éjaculat et la concentration spermatique subissent des variations parallèles à la
testostéronémie, caractérisées par des niveaux élevés au printemps et début d’été et une chute
en automne et hiver.
Durant la même année un échantillon de 10 brebis de la race Ouled Djellal a été choisi
pour étudier les variations saisonnières de la progestéronémie et du comportement d’œstrus.
L’expérience a duré 12 mois au cours desquels les brebis, sont maintenus vides. Des
prélèvements sanguins et dosage de la progestérone plasmatique ont été effectués chaque
semaine. Les chaleurs sont détectées par exposition biquotidienne (matin et soir) aux béliers.
Les résultats des paramètres ont été aussi rassemblés mensuellement et analysés. Le cycle
œstral est de 18±0,6 jours et les chaleurs durent 37,3±5,3 heures. Il existe un rythme
circannuel de la progestérone chez la brebis Ouled Djellal, soumise aux variations normales
de la photopériode et de la température. Les concentrations maximales de la progestérone sont
observées durant les mois d’avril à juillet (2,5±0,3ng/ml). Les concentrations minimales sont
enregistrées de décembre à février (1,55± 0,2ng/ml). L’activité œstrale suit les mêmes
variations que la progestéronémie. En effet, la proportion des brebis ayant manifestées un
comportement d’œstrus est de 80% au mois de juillet (valeur maximale) et de 40% (valeur
minimale) de décembre à février.
Ces résultats plaideraient en faveur de l’existence d’un rythme saisonnier particulier de
fonctionnement de l’hypophyse du bélier et de la brebis de la race Ouled Djellal. La théorie
selon laquelle les ovins sont des reproducteurs à jours courts n’est pas forcément applicable à
toutes les races ou à tous les biotopes. L’hypothèse que l’activité reproductrice de la race
Ouled Djellal est contrôlée par un rythme endogène est engagée.