Résumé:
La plaine de moyen Chéliff occidental (Nord-Ouest Algérien) abrite une nappe
alluviale d’importante potentialité exploitée pour l’alimentation en eau potable,
l’irrigation et l’industrie. La pollution de cette nappe, diffuse en particulier, est liée
principalement à la présence des nitrates souvent avec des concentrations élevées.
L’application de la géostatistique dans l’analyse spatiale des nitrates dans cette
région montre que les zones les plus affectées sont particulièrement celles ayant reçu
les plus grands apports d’azote, à partir des engrais minéraux et de l’eau d’irrigation,
sous les sols les plus perméables situés principalement à ouled Fares et en aval de
Boukadir et Sobha.
La carte de vulnérabilité à la pollution, tracée par la méthode SINTACS, renforce
ce constat vu que les tendances globales sont pratiquement similaires. Ainsi, le centre
de la plaine reste moins vulnérables à la pollution de part la nature des sols et de la
zone non saturée à texture assez fine ainsi que la profondeur d’eau qui est
généralement élevée. Au contraire, les bordures de la plaine, particulièrement Est et
Sud-Ouest, montrent une certaine vulnérabilité (moyenne) vu la nature des sols à
perméabilité importante et les profondeurs d’eau assez faibles.
L’Analyse en Composantes Principales (ACP) a fait ressortir les facteurs
déterminants dans le transfert des nitrates, d’abord de la surface du sol jusqu’à
l’horizon aquifère, et ensuite son mouvement dans la nappe. Le poids des pratiques
agricoles, notamment la dose d’engrais, est remarquable. Les paramètres
hydrodynamiques, milieu aquifère, profondeur de la nappe et conductivité
hydraulique, semblent aussi avoir une influence proportionnelle ou inverse soit-elle.
Par contre, les types de sol et de la zone non saturée ainsi que l’eau d’irrigation ne
semblent contribuer en rien dans la présence des nitrates dans les eaux de cette nappe.