Résumé:
L’infection à Helicobacter pylori (H. pylori) est actuellement un problème majeur de
santé publique dans le monde et particulièrement dans notre pays. Une bonne compréhension
de l’épidémiologie de l’infection et des caractéristiques des souches locales permettent une
meilleure prise en charge des patients. Dans un premier lieu, nous entreprenons une étude
prospective sur une série de 190 patients symptomatiques colligée sur une période de trois
ans ; de janvier 2013 à décembre 2015. Sur la base des examens microbiologiques et
moléculaires, la prévalence de l’infection à H. pylori est de 70.50% dans la population
étudiée.
Les résultats ont révélé que 71.42% des isolats des biopsies gastriques étaient
résistants à un antibiotique au minimum particulièrement au métronidazole (58.87%), suivi
par la clarithromycine (21.64%), les fluoroquinolones (10.44%), l’érythromycine (9.70%), la
ciproflaxacine (3.37%) et l’amoxicilline (2.23%). Nous avons aussi trouvé des souches multi
résistantes qui présentent 23.01% de résistance à deux antibiotiques et 2.38% de résistance à
trois antibiotiques au minimum. Les tests de génotypage ont indiqué que 40% de nos isolats
portent le facteur de virulence CagA+ impliqué dans la pathogénicité d’H. pylori. Nous avons
par ailleurs évalué la susceptibilité des souches locales aux extraits de quatre plantes
médicinales : Chamaemelum nobile, Glycyrrhiza glabra, Origanum majorana et Pistacia
lentiscus. L’huile essentielle de P. lentiscus (HEPL) démontre une activité bactéricide la plus
importante contre les souches d’H. pylori.
L’étude de la composition chimique de l’huile essentielle de P. lentiscus par CG-MS,
révèle 65 composés dominés par les monoterpènes, notament α-pinène (15,47%), limonène
(14,70%) et β-myrcène (9,93%). Ces composés sont responsables des activités biologiques
exercés par l’HEPL et semblent travailler en synergie avec les composés présents à de faibles
teneurs pour les activités anti-H. pylori et anti-oxydante in vitro, le potentiel anti-ulcérogène
et anti-inflammatoire in vivo. Cette étude décrit que l'HEPL est une source naturelle de
molécules bioactives ; elle pourrait être une alternative prometteuse pour les patients
présentant un ulcère gastrique provoqué par H. pylori.