Résumé:
La plaine Algérienne du Bas-Chéliff est une région agricole caractérisée principalement par un climat semi-aride sévère, où le recours inévitable à l’irrigation par les eaux souterraines pour la plupart des cultures pose de problèmes de salinisation, d’alcalinisation et/ou sodisation des sols.
Dans les zones arides et semi-arides, l'évaporation concentre les solutions et les eaux évoluent et changent leur qualité. Dans ce travail les eaux du Chott El Jerid, qui appartient à la même famille géochimique que les eaux souterraines de la plaine du Bas-Chéliff, ont été utilisées pour d’une part, étudier l’évolution de la qualité des eaux d’irrigation de notre zone d’étude lorsqu’elles se concentrent suite à l’évaporation et d’autre part, prédire l’impact de ses eaux sur la qualité des sols irrigués.
Les deux modèles de pitzer et SIT utilisés dans le calcul des activités et l’indice de saturation de minéraux montrent que lorsque les eaux souterraines du Bas-Chéliff sont comparés avec celles de Chott El Jerid et suite à une concentration supplémentaire par évaporation, les sels se précipiteraient dans l’ordre de calcite, gypse, la sépiolite, la thénardite (ou mirabilite), l'halite et la magnésite. Alors que la calcite ne se forme pas à l'équilibre et nécessite une sursaturation spécifique (SI ≃ 1,4), puis se détend à l’équilibre. Le modèle de Pitzer donne des meilleurs résultats que le modèle SIT pour la calcite et le gypse. Néanmoins, le modèle SIT donne de meilleurs résultats pour l’halite.
L’évaluation par le concept d’alcalinité résiduelle généralisée montre que les eaux souterraines de la plaine du Bas-Chéliff s’engagèrent principalement vers une voie saline neutre sulfatée (44 échantillons) suivie par la voie saline neutre chlorurée (29échantillons). Ces évolutions sont symptomatiques et prévisionnelles des processus de salinisation des sols irrigués qui peuvent aboutir à la dégradation des propriétés physiques et agronomiques des sols
Ce critère géochimique d’alcalinité résiduelle constitue un bon indicateur de la qualité des eaux souterraines d’irrigation, surtout lorsque le signe d’AR _Calcite_Magnésite/Sépiolite_Gypse est positif, ce qui provoque une augmentation rapide du SAR lorsqu’elles se concentrent, contrairement aux méthodes classiques de CE et SAR qui ne montrent aucun risque sur la dégradation des sols.
Les risques attendus sur les sols ont été prédits lorsqu’on tient en compte du concept d’alcalinité résiduelle généralisée dans l’évaluation de la qualité des eaux d’irrigation dans la plaine du Bas-Chéliff. Les risques ont été validés sur terrain par la cartographie de la salinité et la stabilité structurale du sol.