Résumé:
Loin d’être exclusif à une région donnée, tout le monde s’accorde à dire que sous l’effet du changement climatique actuel, de nombreuses sociétés du monde, sont de plus en plus exposées et vulnérables par les sécheresses et bien d’autres phénomènes. La sécheresse figure davantage dans les préoccupations de nombreux pays qui ont mis en place des systèmes d’alerte précoce pour pouvoir suivre et faire face à cette menace. Un système de prévision hydrologique à l'échelle saisonnière peut potentiellement soutenir un système d'alerte précoce, car il peut fournir des prévisions mises à jour en tenant compte des conditions de sécheresse et des informations sur la disponibilité des ressources hydriques. L’Algérie, notamment dans sa partie occidentale est caractérisé par une variabilité climatique remarquable traduite par plusieurs grandes sécheresses pluriannuelles jusqu'à nos jours dont les déficits de longue durée signalés ont causé de graves problèmes socio-économiques, mais la gestion de ce phénomène demeure réactive basée sur la gestion de crise.
Dans cette thèse, l’indice de ruissellement normalisé (SRI) a été calculé à différentes échelles du temps à partir des enregistrements du débit (de 1968-2009) émanant de 16 stations hydrométriques pour caractériser et prévoir les évènements de la sécheresse hydrologique au niveau des quatre bassins hydrologiques.
Les valeurs SRI continuellement négatives pour toutes les stations étudiées ont montré un changement du régime hydrologique sur l’ensemble de la zone d'étude à partir de la décennie 1970-1980. Cette tendance est représentée clairement par le nombre de mois secs important et prononcé en allant vers l’Ouest.
La réponse de la sécheresse hydrologique aux conditions météorologiques (exprimées par l’indice de précipitation standardisé (SPI) et l’indice de détection de la sécheresse (RDI) a été variable d’un bassin à l’autre. Les résultats de l’indice de débit de base (BFI) ont indiqué une variabilité considérable d’un bassin à l’autre et selon l'échelle de temps considérée et que les processus de cette réponse est également influencé par les caractéristiques des bassins hydrologiques considérés.
Cette étude a visé aussi de tester la performance de la prévision des occurrences hydrologiques sèches. Deux modèles sont donc retenus à savoir les chaines de Markov et la régression robuste qui ont été utilisée en divisant notre base de données en deux ensembles. Les résultats ont montré de meilleures performances avec un délai de 1 mois et une supériorité pour les conditions de sécheresse à long terme. Les valeurs de R2 sont élevées pour les bassins étudiés, ce qui montre que la tendance à la sécheresse est persistante. La différence entre les résultats obtenus des stations considérées est liée au temps de réponse hydrologique par rapport aux conditions météorologiques enregistrées, qui sont très variables d'un bassin à l'autre.