Résumé:
La plaine du Moyen Cheliff Occidental (MCO) abrite une nappe alluviale importante
d’eau souterraine, où elle est exploitée pour divers usages, à savoir l’alimentation en eau
potable, l’irrigation et l’industrie. L’essor démographique, agricole et industriel dans la plaine
du MCO ont pour conséquence un accroissement des rejets des eaux usées domestiques et
industriel, et d’utilisation de plus en plus intensive des engrais chimiques et pesticides, ce qui a
constitué une menace éventuelle pour la pollution des eaux souterraines de la nappe alluviale.
Ce travail a été organisé en deux parties : la première vise à l’étude des caractéristiques
physicochimique des eaux souterraines de la plaine pour comprendre les principaux facteurs
gouvernant l'hydrogéochimie, et la deuxième partie cible une cartographie de la vulnérabilité
des eaux souterraine de la nappe alluviale à la pollution afin d’identifier les zones les plus
sensibles à la pollution en vue d’une bonne gestion qualitative de cette ressource vitale.
Les méthodes statistiques, les diagrammes, l’indice de qualité (IQE) et les différents
indices paramétriques utilisés pour l’aptitude des eaux à l’irrigation (SAR, %Na,…) ont été
appliquées pour la première partie, alors que pour la deuxième partie de la vulnérabilité, la
méthode SINTACS a été appliquée, et la carte SINTACS finale obtenue a été validée par la
carte de l’indice de qualité.
L’approche hydrochimique basée sur les résultats des analyses physico-chimiques des
eaux souterraines de 45 échantillons de l’année 2019 montrent qu’il y a des excès de
concentration de certains éléments chimiques par rapport à la norme algérienne, à savoir le
calcium, le magnésium, les chlorures, les sulfates, et les nitrates (11 à 16 % des échantillons
dépassent la norme). Les fortes teneurs ont des origines naturel (géologie) et anthropique. Le
facies chimique le plus dominant est chlorurée et sulfatée calcique et magnésienne (99 %), cela
confirme la dissolution des formations carbonatées et gypseuses du Miocène, ainsi que l’impact
des facteurs anthropiques tel que les rejets des eaux usées non épurées et l’utilisations des
fertilisants et engrais chimiques en agriculture. L’évaluation de l’indice de qualité montre des
valeurs entre 45 à 194, montrant que 60 % des points d’eau, se classent dans la catégorie de
qualité excellente à bonne (IQE < 100), et le reste se classent dans la catégorie de mauvaise
qualité pour l’Alimentation en eau potable (IQE > 100).
La cartographie de vulnérabilité par la méthode SINTACS montre trois classes de
vulnérabilité : 17 % de la zone d’étude présente une vulnérabilité faible, 68 % une vulnérabilité
modérée et 15 % une vulnérabilité forte.