Résumé:
L’étude réalisée au niveau de la plaine du Bas-Chélif a pour but de caractériser les composantes du bilan hydrique et salin à l’échelle de parcelles irriguées et drainées durant la campagne 2008/2009. Les enquêtes sur terrain auprès des agriculteurs, les mesures en laboratoire sur les échantillons d’eau et de sol prélevés ainsi que l’application du modèle Pilote pour simuler le bilan hydrique ont constitué le principal support méthodologique. Les résultats montrent que les agriculteurs ont une bonne perception de la situation : ils intègrent les contraintes de salinité actuelles, les risques conjoncturels et les risques à long terme d’apparition de l’une des formes de la salinité des sols. A priori, ces agriculteurs sont de véritables experts puisqu’ils suivent au quotidien l’évolution de leurs parcelles. Par ailleurs, les résultats de terrain ont permis de cerner l’effet du couple précipitation - irrigation qui agit en sens inverse. L’irrigation provoque une augmentation de la salinité au sein des parcelles compte tenu de la mauvaise qualité de l’eau utilisée surtout si elle est issue du sous-sol. Quand aux précipitations, elles entraînent un lessivage des sels stockés au cours de la période d’irrigation notamment si les parcelles ont un système de drainage fonctionnel. Cette situation a été vérifiée grâce à une saison exceptionnelle où un cumul de pluie en hiver de 260 mm a été enregistré. Cette lame de pluie a servi d’évacuer 50 à 66% du stock initial de sels. Le modèle de simulation du bilan hydrique Pilote a été par ailleurs testé sur deux parcelles drainées du Bas Chelif. L’idée initiale était de simuler les volumes d’eaux lessivées et de les comparer aux débits. Il s’avère en conclusion que l’utilisation future de Pilote requiert un protocole expérimental adapté aux épisodes de drainage locaux.